Mr Simon NJAMI
Dak’Art 2016 La Cité dans le jour bleu
« Ta voix nous dit la République, que nous dresserons la Cité dans le jour bleu. Dans l’égalité des peuples fraternels. Et nous nous répondons : Présents, ô Guélowâr ! » Léopold Sédar Senghor
Cette 12ème édition de la Biennale Dak’Art, la panafricaine des arts, entend répondre à l’appellancé par le Guélowar évoqué par Senghor. La République, ici, est figurée par la Cité, qui nousrenvoie à la ville, à une communauté de vie. Métaphoriquement, c’est du monde que parlait le poète, en l’ancrant sur un territoire particulier. Cette cité représente une communauté diverse à laquelle il nous revient de nous adresser, dans son ensemble et dans ses particularités.
C’est la raison pour laquelle un accent particulier sera mis sur la dissémination des activités de la biennale à travers tous les quartiers de la ville, et, au-delà, dans les villes qui en manifesteront la volonté, tout en sachant que s’adresser à l’ensemble des citoyens d’une ville comme Dakar est déjà en soi une tâche de taille. Nous irons dans les quartiers, dans les périphéries, pour bien montrer que l’art, fût-il contemporain, appartient à tous. Notre projet est donc de faire de cette édition la biennale de tous les Dakarois et, au-delà, de tous les Sénégalais.
L’égalité des peuples fraternels nous enjoint, après avoir situé Dakar au Sénégal, de lui donner toute sa place dans le continent et dans le monde. C’est en effet dans cette ville que s’est dessiné l’émergence d’une Afrique contemporaine et partie prenante des questions qui occupent le monde. La place de la culture y a été, comme nulle part ailleurs en Afrique, soulignée. Cela s’est traduit, entre autres gestes forts, par la création, par les Sénégalais, de cette manifestation qui demeure aujourd’hui, la seule de son genre sur le continent. Si c’est l’Afrique qui est notre priorité, nous sommes conscients que cette Afrique-là ne peut pas exister en autarcie, sans tenir compte des mouvements du monde ni des expériences menées dans d’autres régions de la planète. C’est la raison pour laquelle nous inviterons des pays frères, des hommes et des femmes venus du monde entier qui partagent nos préoccupations afin que la capitale du Sénégal devienne, l’espace d’une biennale, la capitale du monde et celle du donner et du recevoir cher à Léopold Sédar Senghor.
Simon Njami
AUTEUR PORTRAIT : AIDA MULUNEH